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Le Baromètre Ancoris de l’investissement en France au 1er semestre 2023

Actus du dev éco

09 août 2023

L’heure des choix

« 2023 devrait être une année charnière avec de nombreux défis à relever, au premier rang desquels la nécessaire maitrise des coûts énergétique, mais aussi en termes de disponibilité de compétences et de foncier particulièrement stratégique dans le secteur industriel. »

 

Voici comment nous terminions l’édito du précédent baromètre reprenant les chiffres de l’année 2022. Le premier semestre donne le ton : entre la hausse des coûts de l’énergie, la tension sur le marché de l’emploi qui se poursuit, la montée des taux qui ne semble pas s’enrayer, la crise géopolitique qui se poursuit à l’Est et entre les grandes puissances mondiales, l’inflation qui connaît des niveaux jamais atteints sur la dernière décennie… Les facteurs défavorables sont multiples. Leur impact sur le marché de l’investissement est certain et se matérialise par une baisse du nombre de projets d’investissement sur ce premier semestre.

 

Fin de l’opulence alors comme nous l’avons connue sur 2020 à 2022 ? Pas vraiment. C’est toute la résistance du marché de l’investissement qui se matérialise finalement en ce premier semestre. Certes, l’activité connait une baisse. Est-elle aussi importante que celle que nous pouvions attendre fin 2022 quand on ne pouvait que constater la hausse des prix de l’énergie ? Finalement non. Est-ce un bon signe ? Non plus. Une baisse n’est jamais un bon signe sur ce marché, et si on se fie aux dynamiques à l’œuvre il va falloir redoubler de vigilance sur le second semestre.

 

Le nombre de projets industriels diminue substantiellement comparativement aux exercices précédents mais ce n’est pas l’hémorragie non plus. Le niveau reste supérieur aux premiers semestres 2019 et 2020. Poursuivre le soutien aux industries devient donc critique pour ne pas laisser la dynamique s’enrayer. Lesquelles soutenir alors ? Il conviendra de faire des choix car le soutien ne pourra être le même sur toutes les filières industrielles.

 

Les projets tertiaires poursuivent leur lente contraction. Déterminant ? Peut-être pas, mais le signal ne peut pas être ignoré. Le ralentissement observé chez les géants de la tech, et les conditions de financement étant plus strictes, il devient plus compliqué de se financer pour les start-ups et donc d’investir. Le raccourci simple peut être celui de dire que financer la start-up nation, c’est financer l’innovation mais si les fonds privés ne sont plus au rendez-vous, ne faudrait-il pas remettre des fonds publics à risque pour que la start-up nation ne soit plus qu’un souvenir douloureux d’une période faste mais éphémère ?

 

Le commerce de gros, la logistique et les transports patinent. La faute à la raréfaction du foncier ou au désamour des populations pour les grands entrepôts logistiques et les géants du commerce ? Probablement une partie de l’explication mais il ne faut jamais oublier que sans logistique l’industrie aura du mal à exister ou à minima à se développer.

 

Toutes ces questions nous sommes nombreux à nous les poser, et pourtant sur certains sujets les réponses claires tardent. Pour que ce second semestre soit celui du « rebond » il faudra alors effectuer des choix – des choix forts – quelles industries prioriser sur le territoire national ? Dédier du foncier à l’industrie et la logistique au détriment du logement pour ménager nos enjeux de sobriété foncière ? Investir massivement dans la formation pour résoudre à moyen terme les tensions sur le marché de l’emploi ? Donner leur chance à tous les territoires de se développer ?

 

Autant de choix à faire à court terme qui seront impactants sur le long terme. Comme pour la protection de notre planète, c’est maintenant ou jamais alors aurons-nous le courage de le faire sur ce second semestre ? Il faut l’espérer.

 

Guillaume Gady, Co-fondateur & Directeur Général d’Ancoris

Nombre de projets d'implantations

identifiés par Ancoris au 1er semestre de chaque année

en 2020

en 2021

en 2022

en 2023

La demande d’implantation dans les territoires au 1er semestre 2023 : un retour à la normale ?

La demande d’implantation dans les territoires au 1er semestre 2023 : un retour à la normale ?

La fin d’un cycle de rattrapage amorcé en 2021

La demande d’implantation s’essouffle, marquant la fin d’un cycle de rattrapage entamé en 2021, dans le sillage de la crise sanitaire. Elle reste cependant sur des niveaux importants car elle se maintient sur ce premier semestre au-dessus des niveaux observés en 2021 – qui était une très bonne année.

Tendanciellement, le mois de mars reste le mois le plus pourvoyeur de projets à l’exception de l’année 2020, marquée par les confinements.

 

Enchainement des crises, raréfaction foncière… Les incertitudes se multiplient

L’essoufflement de la demande s’explique par plusieurs facteurs notamment la multiplicité des incertitudes marché (difficulté d’approvisionnement, hausse des coûts de l’énergie, tension sur le marché de l’emploi,…). Un projet d’implantation étant la traduction de la confiance dans les perspectives du marché, on peut aisément en déduire que dans ce contexte la confiance des dirigeantes et dirigeants se réduit.

Enfin, la fin annoncée du « quoi qu’il en coûte » met également un terme au relatif appel d’air observé en 2021-2022.

L’industrie résiste malgré le ralentissement

L’industrie résiste malgré le ralentissement

L’industrie poursuit son ralentissement…

Après deux années pleines pour l’industrie, le premier semestre 2023 témoigne d’un ralentissement comparativement à l’année dernière. Année qui, il faut le rappeler fut une très bonne année après les records atteints en 2021.

Ce ralentissement observé est à relativiser car le nombre de projets industriels reste supérieur aux niveaux de 2019 et 2020. Le second semestre sera à surveiller afin de voir si une relance s’amorce ou si le cycle de ralentissement se poursuit.

 

…mais les grands projets continuent d’émerger

Malgré ce ralentissement, on ne peut que constater que le nombre de grands projets continue de se maintenir et de tirer la demande.

Dernière demande notable identifiée par nos équipes à la fin du mois de juin, un projet de gigafactory en lien avec la fabrication de batteries portant un investissement de près de 300 millions d’euros et la création d’environ 700 emplois – implantation prévue en 2025

La logistique et le e-commerce peuvent-ils revenir dans la partie ?

La logistique et le e-commerce peuvent-ils revenir dans la partie ?

La logistique rencontre une vraie difficulté à faire valoir sa valeur

Sur les cinq dernières années, la logistique et le commerce de gros poursuivent leur contraction.

L’acceptation de ces projets étant de plus en plus faible, ce n’est pas tant le besoin des entreprises qui diminue mais bel est bien la difficulté à identifier des emprises foncières adaptées qui entraîne la non-expression du besoin.

 

Des solutions à trouver de toute urgence

Afin de retrouver un niveau d’acceptabilité suffisant des projets logistiques dans les territoires, de nombreux acteurs tendent de plus en plus vers la construction à étage, la mixité des opérations de logistique, on encore l’optimisation des surfaces.

L’augmentation des demandes exclusivement foncière est significative notamment sur les grands projets. Sans foncier dédié à la logistique, il sera difficile de renforcer la supply chain sur le territoire, et les impacts sur les activités industrielles ne seront pas neutres.

Attirer des projets dans son territoire : sur quels leviers s’appuyer ?

Attirer des projets dans son territoire : sur quels leviers s’appuyer ?

Des stratégies ESG toujours plus fortes

La demande des territoires d’identifier des projets à impact étant de plus en plus forte (sélectivité), on constate en parallèle que les projets d’implantation portés par les entreprises prennent aussi de plus en plus en compte ces enjeux.

La concurrence sur ce type de projets étant aussi de plus en plus forte entre les territoires, il faudra que ces derniers disposent de talents et de solutions d’accueil compétitifs pour attirer ces entreprises.

 

Anticiper les besoins en solutions d’accueil

On observe plutôt des équilibres dans les types de recherches d’une année à l’autre. Cependant, les entreprises recherchent de plus en plus de biens ou territoires permettant d’améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés.

Les territoires doivent donc, en parallèle de travailler sur les gisements en compétences, entamer un travail de fond sur l’offre d’accueil immobilière et foncière (requalification de zones, densification, recherche de foncier dans le diffus privé etc.)

Exemples de projets implantés

au premier semestre 2023