Découvrez le baromètre de l’attractivité touristique

Le tourisme : moteur d’une économie territoriale résiliente ?

En ce début d’année 2024, le dynamisme de la filière touristique en France se révèle plus que jamais palpable. Avec 222 projets d’implantation touristiques matures détectés à travers le pays et transmis par les équipes du Pôle Tourisme d’Ancoris, nous assistons à un essor prometteur de la filière dans nos territoires partenaires.

Pourtant, le paysage n’est pas sans enjeux voire obstacles. Entre le ralentissement économique, les incertitudes financières chez les acteurs bancaires traditionnels, l’inflation impactant les opérateurs et les consommateurs, ainsi que la pression sur le marché de l’emploi, les défis se multiplient. Mais pourquoi cette dynamique aussi marquée dans l’investissement touristique ?

Dans le cadre de cette 4ème édition de notre Baromètre annuel du marché de l’investissement touristique dans les territoires, nous avons souhaité éclairer quelques-uns de ces enjeux. Quels critères recherchent les investisseurs touristiques en 2023 ? Quelle importance les décideurs publics accordent-ils à l’attractivité touristique ? Quelle vision les acteurs privés et publics ont-ils de l’impact des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 sur leur attractivité touristique future ?

Pour répondre à ces questions, nous avons mené une vaste enquête auprès des acteurs publics du développement touristique, dont 131 d’entre eux ont apporté leurs contributions. Les résultats sont éloquents : près de 9 territoires sur 10 considèrent l’investissement touristique comme un enjeu majeur. Ainsi, le tourisme devient de moins en moins l’affaire de quelques territoires attractifs, mais un moteur accessible à tous, essentiel à l’équilibre économique et à la vitalité de nos territoires.

Le tourisme, tout comme la réindustrialisation, contribue au rééquilibrage de notre économie et à la prospérité territoriale. Certains fondent leur modèle économique sur le tourisme, d’autres misent sur l’accueil ponctuel d’excursionnistes, mais tous reconnaissent l’importance d’une économie présentielle complémentaire à l’économie productive.

Ainsi, disons oui au «tourisme pour tous», car il peut être accessible à tous les territoires. En adoptant cette approche inclusive et dynamique du tourisme, nous façonnons un avenir prometteur pour nos régions et pour la France.

Luc Chouzy
Directeur Général Délégué & associé Ancoris

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Synthèse de l’étude

Défi #1 : lever les verrous de l’investissement touristique, pour le maintenir haut

Grandes métropoles et territoires ruraux, professionnels publics du développement touristique et opérateurs privés… Les acteurs interrogés s’accordent à dire que le marché de l’investissement touristique en France connait un cycle particulièrement favorable, renforcé d’année en année depuis la crise sanitaire.

91 %

des professionnels publics estiment que l’attractivité de leur territoire s’est renforcée depuis la crise sanitaire.

Pour maintenir à un niveau élevé cette dynamique de l’investissement touristique dans les territoires, plusieurs verrous devront être prioritairement adressés : disponibilité des solutions d’accueil immobilières et foncières (notamment pour les nouveaux concepts valorisant les activités de pleine nature) et adaptation des PLU reviennent systématiquement parmi les enjeux soulevés par les opérateurs publics et privés interrogés.

Défi #2 : cibler et implanter le bon projet, au bon endroit

Particularité propre à l’investissement touristique, les critères de localisation des dirigeants sont moins discriminants que pour d’autres filières, à l’image des activités industrielles ou innovantes par exemple. De là, une plus grande « démocratisation » du phénomène de l’investissement touristique, sur un spectre élargi de territoires – urbains, ruraux, littoraux ou de montagne.

64 %

des projets détectés et transmis par notre équipe ont prioritairement ciblé un environnement rural.

Seconde face de cette même pièce : en découle une plus grande mobilité des porteurs de projet, et donc une mise en concurrence plus forte des territoires. Pour tirer leur épingle du jeu, ceux-ci doivent valoriser leurs atouts discriminants, et cibler les activités cohérentes avec les caractéristiques de leurs infrastructures touristiques.

Défi #3 : utiliser l’enjeu écologique comme vecteur de transformation et de différenciation

Depuis la première édition de notre baromètre de l’investissement touristique en 2020, nous avons constaté une part toujours croissante des projets d’implantation pouvant démontrer un engagement fort dans au moins une dimension de la RSE, avec une accélération du phénomène en 2023 (+ 9 points).

Ces engagements s’inscrivent notamment dans une nécessité pour les opérateurs de développer de nouveaux concepts touristiques innovants, en phase avec les enjeux écologiques. Les opérateurs touristiques traditionnels déjà présents dans les territoires, à l’image du petit hôtel familial, sont encore plus fortement confrontés à la nécessité d’engager ces transitions, et d’être accompagnés pour embrasser sereinement l’avenir.

Défi #4 : assurer les financements des projets hybrides développant de nouveaux concepts

La filière de l’hôtellerie – et notamment de plein air – s’affirme comme l’un des moteurs majeurs de l’innovation dans les projets touristiques, portée par l’émergence de nouveaux concepts comme les hébergements insolites, les éco-domaines haut-de-gamme et le glamping. Ces projets, toujours plus nombreux et capitalistiquement intensifs, revêtent une importance stratégique pour les territoires, notamment les zones rurales qui bénéficient de leur expansion.

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des projets détectés revêtent un budget d’investissement de + 3M€.

L’hybridation des projets autour de différentes offres servicielles, et l’appétence toujours forte des investisseurs pour la reprise d ’équipements existants ou pour du foncier, supposent pour les opérateurs privés et leurs partenaires publics de sécuriser ces projets sur le plan financier. Les conflits d’usage et la raréfaction du foncier amènent aussi une hausse des prix que les projets d’investissement touristique auront consécutivement plus de mal à porter que les activités de logement ou de commerce par exemple.