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Une entreprise de cosmétique peut-elle revendiquer un savoir-faire et des ingrédients français sans produire en France ? Les acteurs chinois de la cosmétique Yidai et Dowell répondent par la négative et ont donc inauguré le 27 septembre dernier une usine de produits hydratants pour la peau dans le Parc industriel de la plaine de l’Ain. Ce projet d’implantation, accompagné par Regional Partner en 2018, devrait générer la création de 80 emplois et témoigne d’une volonté de reconnecter les produits finaux avec une expertise et une production locale (découvrir le détail de l’opération).
Au-delà, d’une volonté grandissante d’afficher un ancrage territorial, nombreuses sont les entreprises qui ont décidé de relocaliser leur production pour des questions de coût et d’optimisation de la chaîne d’approvisionnement.
Les avancées technologiques et l’automatisation croissante des usines de production réduisent la part de la masse salariale qui jouait – et continuer à jouer – en faveur des pays en voie de développement. Sans doute plus important encore est l’impact des préoccupation environnementales qui se traduisent par des taxes et barrières douanières visant à limiter l’empreinte carbone de la production.
Cette tendance de fond tend à se renforcer pour des raisons aujourd’hui conjoncturelles. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis – et les barrières tarifaires qui en découlent – poussent les entreprises à revoir l’organisation de leur chaîne de production. L’Usine Nouvelle explique ainsi que « l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, le niveau moyen des droits de douane américain est passé de 3,5 à 8 % » et cite l’exemple de l’entreprise VOLVO qui a transféré sa production de SUV pour le marché américain de la Chine vers la Suède pour éviter des droits de douanes plus importants.
Autre facteur de perturbation majeur, le Brexit pourrait rebattre les cartes de la production en Europe. Les industriels présents au Royaume-Uni ont pour le moment choisi de se constituer des stocks massifs en prévision d’un no-deal ou d’un accord limitant le commerce intra-européen. Ce phénomène a d’ailleurs été suffisamment important pour nourrir artificiellement la croissance britannique en début d’année 2019.
Mais cette solution est-elle durable ? Certaines entreprises ont décidé de prendre leurs précautions et de rapprocher la chaîne de production et de distribution de leur marché final. C’est le cas de l’entreprise Thos. Winnard (découvrir le détail de l’opération) , spécialisée dans la distribution de pièces automobiles, qui a contacté Regional Partner en 2018 pour être accompagnée dans l’ouverture d’une nouvelle unité en France. Son objectif était de disposer d’un entrepôt avec pour vocation de servir de relais de distribution au sein de l’Union Européenne en cas de Brexit. Thos. Winnard est désormais implantée à Luce, dans l’Eure-et-Loire.
S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact durable du Brexit et du durcissement des rapports commerciaux entre Etats, il n’en demeure pas moins que les avancées technologiques et facteurs environnementaux poussent à eux seuls les entreprises à considérer sérieusement la relocalisation de leur activité industrielle et logistique.
Reste à présent aux collectivités locales françaises et leurs agences de développement de mettre en œuvre les outils prospection adéquats pour détecter ces projets et les accompagner jusqu’à leur implantation finale.
Pour aller plus loin :
https://www.usinenouvelle.com/article/les-chinois-yidai-et-dowell-produiront-dans-l-ain-des-cosmetiques-made-in-france.N881175
https://fr.fashionnetwork.com/news/Cosmetiques-les-chinois-dowell-et-yidai-ouvrent-leur-premiere-usine-francaise,1132262.html